Après l’annonce de la PGA of America d’autoriser les télémètres lors de leurs tournois majeurs, les réactions ont été nombreuses.
« Nous sommes toujours intéressés par les méthodes qui peuvent aider à améliorer le déroulement du jeu pendant nos championnats », expliquait Jim Richerson. C’est ainsi que le président de la PGA of America justifiait la décision de permettre aux joueurs d’utiliser les appareils de mesure de distance notamment lors de l’US PGA à Kiawah Island.
Une idée louable
Il est indéniable que la durée de jeu est problématique, une partie sur le PGA Tour tourne autour de cinq heures. Il faut en compter presque six sur certains majeurs. Tout le monde s’accorde sur le fait qu’il faut agir pour réduire cette durée de jeu beaucoup trop longue. Jim Richerson et la PGA vont donc essayer de s’attaquer au temps que prennent les joueurs et les caddies à trouver la bonne distance pour leur coup durant les grands championnats (PGA Championship, KPMG PGA Championship et l’US PGA Senior) qu’ils organisent en permettant l’utilisation des télémètres.
Un appareil utile ?
Pour l’assistant de Webb Simpson, Paul Tesori, la réponse est négative. « Sur l’année, il y en a peut-être une ou deux fois où j’aurais aimé en avoir un, répondait le caddie au site Golf Digest. Ça aurait été utile que lorsque mon joueur est très loin du fairway ».
Pour le caddie de Matthieu Pavon, Basile Dalberto, la distance pour le drapeau est très relative. « Je suis 100% contre sur tous les circuits où les caddies sont obligatoires, rétorquait-il. À la base, c’est pas le chiffre pour le drapeau qui est important. À ce niveau-là, les drapeaux sont toujours dans les coins, il y a toujours une petite portion de green à carrier pour y arriver. Le premier chiffre qu’on donne, nous caddies professionnels aux joueurs, évidemment c’est le drapeau ; mais après c’est surtout combien de distance il y a dans l’axe pour arriver au green, combien pour passer un bunker, combien pour passer l’eau à droite… Ça, le laser ne peut pas le donner ».
Un réel gain de temps ?
L’espérance voulue par la proposition de Jim Richerson semble marginale, voire contre-productive. Si les télémètres donnent un premier aperçu, la confiance en la machine est trop relative. « Déjà tu le refais 2-3 fois pour s’assurer que c’est la bonne distance et après de toute façon, on va regarder le carnet pour avoir les infos », confirme Basile Dalberto. « Si j’obtiens une distance, je la vérifierai trois fois et je vais toujours consulter mon carnet pour obtenir une certitude », confirmait Joe Skovron, caddie de Rickie Fowler.
« Cela prendra beaucoup plus de temps à faire des choses, validait au micro de Golf Monthly Mick Doran, qui a porté notamment le sac de Lee Westwood et Justin Rose. Vous serez toujours en train de le vérifier deux trois fois, c’est beaucoup plus rapide avec le carnet de parcours. Si vous scannez trois fois un drapeau, vous pourriez obtenir trois mesures différentes ».
Une autre histoire dans les mini-tours
Si l’utilité des lasers n’est pas présente pour beaucoup sur les grands circuits où l’expertise des porteurs de sac est irremplaçable, elle l’est pour les échelons inférieurs. En effet, les caddies n’y sont pas obligatoires et la majeure partie des joueurs n’ont pas les moyens de s’en payer un. Ainsi, le télémètre peut faire gagner du temps à ces golfeurs, comme dans le golf amateur. « Sur les gros circuits, le joueur arrive à la balle et nous, on lui donne les infos ; il peut déjà se préparer pour son coup, justifiait Basile Dalberto. Il a moins besoin de regarder son carnet de parcours. Sur un mini-tour, il est tout seul, le temps de regarder son carnet, de faire ses pas, ses calculs… s’il prend un laser, il prend le drapeau et il va pouvoir ajuster son coup ».
Photo : Graeme McDowell et son caddie Harry Sese (Kevin C. Cox/Getty Images/AFP) – source et article golfplanete.com